Mais faire ce constat ne suffisait pas à laisser partir le besoin d'écrire. Alors je m'y suis mis, un peu comme si je me lançais dans un exorcisme. J'ai découvert qu'il y avait bien un intérêt, avec un lot de croyances à exorciser. J'ai mis tellement de temps à m'attaquer au CEP, que j'en avais perdu de vue l'intérêt qu'il revetait pour moi. Il avait fini dans le paquet des projets classés dans la pochette "c'est bien pour la réputation". Cette pochette porte aussi le sous-titre "tu n'as pas autre chose à faire ?"
Mais je m'y suis mis au printemps et je l'ai obtenu début novembre. Mais pourquoi ?
J'ai commencé par lire ce que l'Association Européenne de Psychothérapie (EAP) écrit sur son propre diplôme. Le Certificat Européen de Psychothérapie (CEP) a été créé pour permettre d'acrédité des psychothérapeutes européens, quel que soit leur pays d'origine, et quelle que soit la méthode de psychothérapie qu'ils utilisent. Les critères portent sur a qualité de la formation des thérapeutes, leur activité de thérapeute et leur implication dans la profession.
La qualité de la formation est appréciée sur de nombreux critères : nombre d'heures théoriques et pratiques dans la méthode enseignée, dans les autres méthodes, dans la psychopathologie, dans le soutien à la pratique réelle et la supervision des thérapeutes débutants, ... Les écoles qui le souhaitent font la démarche lourde, contraignante et confrontante, de montrer leur enseignement afin d'obtenir, ou non, l'acréditation de leur projet pédagogique. L'école Parisienne de Gestalt (EPG) l'a fait depuis longtemps, et pas uniquement auprès de l'EAP, mais aussi auprès de l'Association européenne de Gestalt thérapie (EAGT) et auprès de ministère français de l'enseignement supérieur. C'est cette démarche qui permet à l'EAP de valider ma formation. Mais cela ne suffit pas pour obtenir le CEP.
L'EAP s'intéresse aussi à la façon dont je pratique mon métier de psychothérapeute, et comment je m'implique dans la vie de la profession. Ces éléments apparaissent dans le dossier de candidature à la FF2P. Cette association française a la mission, pour le compte de l'EAP en France, d'assurer que le thérapeute détenteur du CEP continue, par sa pratique, à mériter l'accréditation. Il faut montrer que l'on pratique dans le cadre d'un statut socialement légal et responsable (on ne travaille pas "au black", on paie nos charges, on est assuré, on rémunére nos salariés, ...). Que l'on continue à se former, dans notre modalité (la Gestalt thérapei pour moi) et dans d'autres modalités (ouverture d'esprit, pas de sectarisme, reconnaissance de la valeur de toutes les approches). Que l'on est toujours supervisé (on ne travaille pas dans la toute puissance du thérapeute sur de son fait, que l'on dévoile notre pratique au regard de nos pairs, que l'on continue à travailler nos "angles morts"). Que l'on s'implique dans la profession (conférence, adhésion et animation d'associations professionnelles, ...).
Le CEP n'est pas un titre honorifique creux, qui associe le terme européen à un diplôme "pour impressionner" sans pour autant apporter une réelle crédibilité. Le CEP est un acte d'engagement à travailler dans la qualité, au profit de nos patients, à le montrer et le justifier. Je suis donc fier de disposer désormais du CEP. Dans le même état d'esprit, mais plus national et plus corporatiste (celle de la Gestalt Thérapie), je suis fier d'avoir reçu la titularisation de la SFG une semaine après avoir reçu le CEP !